lundi 13 janvier 2014


Municipales. Le Front de gauche a dévoilé hier depuis le Mucem ses chefs de file pour les 8 secteurs de la ville. Ni femmes ni hommes providentiels, mais une invitation à se réapproprier la politique.

A Marseille, un appel à l’insurrection citoyenne

 Pour le Front de gauche, les 8 secteurs de Marseille ont désormais des noms et des visages. Elles et ils vont engager jusqu’au 23 mars prochain, date du 1er tour des municipales, une campagne qui n’aura « rien de traditionnel », promet Jean-Marc Coppola. « Les discours ça va bien une minute, il faut passer à l’acte », martèle celui qui a volontairement plagié le titre de la nouvelle expo du Mucem : « Un monde à l’envers ». Et ce n’est pas un hasard non plus si les candidats marseillais entendent retrousser leurs manches pour remettre ce monde à l’endroit. Après 18 ans de droite au pouvoir local, il est temps de passer à autre chose. Après la victoire des marins de la SNCM, si tout montre qu’un changement est possible, Jean-Marc Coppola, leader du FdG, entend rassembler toutes les bonnes volontés et a même invité à une insurrection citoyenne.
Tourner le dos à la fatalité « Nous voulons dépolluer Marseille des gaz qui l’étouffent, des trafics qui la gangrènent, du clientélisme, répondre aux préoccupations sociales. » Mais on ne gagnera pas un retour à la confiance en un claquement de doigt. « Il faut montrer que cela est possible. Il n’y a pas de fatalité » pour Samuel Johsua. Quand Marie Batoux insiste sur la volonté de construire « une alternative jusqu’au bout ».
Ça et là au sein même du PS, des doutes s’expriment. Des militants du « Sursaut » ont fait part de leurs intentions. Au-delà, c’est l’idée de construire des listes de large rassemblement qui grandit un peu partout. Lorsqu’au mois de décembre dernier Jean-Marc Coppola avait lancé l’invitation à un large rassemblement, les réponses s’étaient faites attendre.
Aujourd’hui, il faut croire que les lignes bougent. « Tout est ouvert », a insisté Jean-Marc Coppola, dont l’organisation a jusqu’au 6 mars prochain, date butoir pour déposer ses listes. Mais il n’y aura ni femmes ni hommes providentiels pour le Front de gauche qui a encore 70 jours pour convaincre et changer la donne. « Cela ne peut plus attendre », confie Sandrine Cartier, candidate d’ouverture, marquée par un mouvement social éprouvant au sein de la clinique Beauregard.
S’approprier l’espace public du Mucem, c’est comme ne rien s’interdire en politique. Cette place offerte est bien plus qu’un symbole. Car c’est d’une toute autre conception de la politique dont il est aujourd’hui question. La première des priorités sera de restituer le pouvoir aux Marseillais.

Des Marseillais étaient invités à occuper l’espace public hier, à l’occasion de la présentation des chefs de file du Front de gauche pour Marseille. C’est parti jusqu’au 1er tour
Les chefs de file du Front de gauche sont désormais connus.
La campagne va prendre une nouvelle dimension : débats, assises...
C’est à partir de propositions très concrètes bâties à partir des 8 priorités pour Marseille que les militants vont mener une campagne de terrain assidue tout en continuant à travailler au rassemblement le plus large.
Les choses vont un peu plus s’affiner dans les jours à venir, avec l’inauguration du local de campagne prévu le 20 janvier prochain à 18h, au 23, boulevard Salvator dans le 6e arrondissement de Marseille.
Le même jour, mais dans la matinée à 11h à l’Inter Hôtel, les deux chefs de file, arie-Françoise Palloix (6/8) et Jean-Marc Cavagnara (9/10) donneront une conférence de presse commune sur le scandale du tunnel Prado Sud, entièrement financé par les  deniers publics.
Marie Batoux (2/3) Dirigeante nationale du Parti de gauche, agent territorial, elle mènera campagne dans un secteur où se trouve le Grand port maritime et Euroméditerranée.
Isabelle Pasquet (4/5) Sénatrice communiste, cheminote, syndicaliste, va faire face à Bruno Gilles et disputera face à Marie-Arlette Carlotti une alternative à gauche.
Marie-Françoise Palloix (6/8) Conseillère communautaire communiste, membre du conseil d’administration du Parc national des calanques, ancienne salariée des Impôts.
Jean-Marc Cavagnara (9/10) Salarié et syndicaliste à Pôle emploi, responsable du Parti de gauche, ancien dirigeant national syndical à l’Unedic. Très actif contre le travail dominical.
Sandrine Cartier (11/12) Candidate d’ouverture issue du mouvement social, infirmière syndicaliste, non membre d’un parti politique. A mené un combat victorieux à Beauregard.
Samuel Johsua (13/14) Universitaire à la retraite, ancien dirigeant de la LCR puis du NPA, représentant du mouvement Ensemble, 3e composante du Front de gauche.
Christian Pellicani (1/7) Conseiller municipal communiste sortant, « père des Batobus » et animateur d’une association écologiste. A dénoncé des pratiques illégales (hôtel de luxe).
Jean-Marc Coppola (15/16) Vice-président de la région Paca où il a initié la gratuité des transports régionaux pour les jeunes de moins de 26 ans, ancien cheminot et syndicaliste

La Marseillaise